J’ai toujours beaucoup de plaisir à ouvrir une nouvelle bande dessinée, à découvrir de nouveaux coups de crayon et de nouveaux récits. Et, pour le coup, la Polina de Bastien Vivès est une magnifique découverte !

A voir ces traits à l’encre et ces aplats noirs et blancs, j’ai d’abord pensé à l’univers de Chabouté et, forcément, pour l’histoire autour de la danse, à Black Swan, le phénomène cinématographique du moment. Mais Bastien Vivès n’en a que l’apparence car aucun drame ici, seulement l’expression extrêmement juste d’instants de vie durant les années d’apprentissage d’une jeune danseuse russe, Polina.

Couverture-Polina-bd

Au fil de l’histoire, Polina découvre la danse classique auprès du professeur Bojinsky, enseignant sévère mais brillant, les affres de l’amour, le désir de liberté, et c’est finalement l’abandon de soi dans la danse contemporaine qui l’amène à déclarer : « Et aujourd’hui je sais pourquoi je danse ».

Polina-danse-bande-dessinée

Bastien Vivès a tout compris (bon, ça lui a quand même valu deux ans de travail) et parvient à transmettre à la fois désillusion et doute, plaisir et épanouissement. Bref, de l’émotion pure, presque à vif au travers de ces esquisses, de ces corps sans cesse en mouvement sous nos yeux.

Planche-Polina-danse-classique

Pour l’anecdote, l’auteur s’est inspiré de la danseuse Polina Semionova pour son rôle principal, après l’avoir vue dans le clip du chanteur allemand Herbert Grönemeyer (chapeau si vous connaissez !)

Bastien Vivès a 27 ans et est l’auteur du Goût de Chlore (Prix Révélation à Angoulême en 2008), d’Amitié Etroite et d’Elle(s). Actuellement, il s’est lancé dans l’écriture et le dessin d’un manga à paraître chez Casterman.

Avec Polina, Bastien Vivès n’est pas que bédéaste, il est aussi un chorégraphe de talent et nous raconte là un très joli ballet.

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