Ah la la, les classes prépas, que n’a-t-on entendu là-dessus ? Des geôles pour élèves traumatisés par des profs tortionnaires…

classe preparatoire

En fait, le pire, c’est que parfois, ça n’est pas totalement faux… Mais je crois qu’il est important de recadrer un peu le décor et de mettre les choses au clair.

Pour info, j’ai fait mes deux ans de classes prépa littéraires – alias hypokhâgne et khâgne – et j’ai, comme vous pouvez le constater, survécu. Un peu à cran, certes, mais carrément satisfaite de moi. J’avais réussi à combattre le Minautore, à ramener la Toison d’Or, à revenir des Enfers, à décapiter Méduse…

Bon, j’arrête ! Néanmoins, les classes prépas valent le coup d’être tentées !

  • A quoi ça sert ? (Pourquoi tant de foin pour un bac +2 ?, me direz-vous…)

Premièrement, à ne pas vous décider tout de suite pour votre avenir. C’est d’abord ce qui m’y a attiré : littérature, philo, histoire, géo, langues… (mais c’est aussi valable pour les autres filières), vous conservez un panel non négligeable de matières que vous aimiez au lycée sans pour autant devoir en choisir une.

Et c’est vrai qu’il est parfois difficile de décider de son avenir l’année du bac. C’est même plutôt flippant. Alors, les prépas, ça fait plaisir aux parents (quand ils ne découvrent pas avec vous ce que c’est…) et ça vous permet de remettre à plus tard le difficile choix de l’orientation.

Deuxièmement, vous allez acquérir en deux ans plus de connaissances que vous n’en ferez peut-être jamais. C’est pour cela qu’il est important, d’une certaine manière, d’apprécier et de profiter de ces années.

Vous allez atteindre un niveau dont vous serez toujours nostalgique… Certes, écrire des mémoires ou une thèse est aussi quelque chose de fort : mais là, c’est carrément après le bac que vous connaissez l’expérience qui décape !

classe prepas

  • Quelques conseils pour prendre du recul et gérer tant bien que mal le stress.

Vivre deux années prépas c’est de l’endurance, pas du sprint. Aussi, il vous faut de bonnes règles de vie, règles auxquelles vous éviterez de trop déroger…

Bien manger : des repas consistants à des heures fixes. Prenez de bons petit-déjeuners (ne les sautez surtout pas car, bien souvent, les matinées sont longues.

Surtout quand on a trois interros à se suivre…), ne vous contentez pas de sandwichs le midi, mangez au self du lycée tant que possible.

Pensez à des en-cas consistants lors de vos devoirs sur table du samedi matin : ne vous payez pas 6 heures d’affilée sans eau/jus de fruit et barre de céréales/pain/compote à boire/gâteaux…! Votre corps a besoin d’énergie pour réfléchir.

repas

Beaucoup dormir : les élèves de prépas sont souvent de vraies marmottes, roupillant entre deux coups de bourre. Je me souviens de mes siestes d’après-midi dès que j’en avais l’occasion!

C’est le seul moyen de récupérer pour attaquer ensuite votre boulot. Evitez de dépasser une heure de sommeil, sinon vous risquez d’avoir du mal à vous endormir (et à vous réveiller le lendemain matin!).

Couchez-vous tôt le soir (si vous avez des petits frères/soeurs, c’est le moment de calquer un peu votre rythme sur le leur) : 11heures, c’est déjà trop tard.

Et en gérant bien vos devoirs, vous ne devez pas passer des nuits entières à réviser ou à rédiger des disserts (perso, je n’ai jamais voulu le faire). Si vous vous rendez compte que vous n’êtes vraiment pas dans les temps, il vaut mieux trouver une excuse (même bidon) plutôt que de vous bousiller la santé.

Apprenez à prendre en compte la réelle valeur des notes : vous allez vous payez des tôles comme vos parents n’auraient jamais osé en rêver. Voilà, c’est dit.

Suis-je claire ? N’accordez pas une importance démesurée à vos notes sinon vous pouvez déjà tout arrêter. 0, 1, 2, 3, 4, 5…c’est monnaie courante. Et il n’y a pas de quoi en avoir honte!!

Si vous étiez à la fac, vous auriez plus de 14. Et ne vous laissez pas stresser par vos parents : expliquez-leur que le barême de prépa n’est pas comparable à celui du lycée. L’important est que vous progressiez. Quand vous parvenez à 10/20, vous pouvez même vous offrir une petite gâterie!!

Enfin, prenez avec BEAUCOUP de recul les annotations et remarques des profs sur vos copies : ça a souvent tendance à casser dur pour, finalement, pas grand chose!!

Veillez à aller à l’essentiel: on a rarement le temps de lire les livres en entier. C’est clair, c’est hyper frustrant. Il s’agit de sélectionner les passages qui vous concernent au moment présent et de laisser tomber le reste même si ça a l’air intéressant.

Sélectionnez un tout petit nombre d’ouvrages majeurs (3/4 pas 9/10) et, pour le reste, vous pouvez vous mettre en mode « lecture rapide », histoire de voir à quoi ressemble le contenu.

Mais dans ce cas-là, il vaut mieux prendre quelques notes. Sinon, quelques semaines plus tard, vous aurez l’impression d’avoir fait tout ce travail pour rien.

Rappelez-vous qu’en prépa, on est toujours « submergée » par le boulot : essayez donc (dans la mesure du possible) de prendre une petite avance pour ne pas vous retrouver une nuit entière sur la dissert à rendre le lendemain.

Et prenez le temps de souffler : c’est une obligation de vous réserver des moments de détente bien à vous. Vous avez une vie en dehors des études (même si cette dernière prend une sacrée claque, ce n’est pas la peine de l’anéantir!) et le but n’est pas de vous dégoûter à tout jamais du travail intellectuel.

etudes en classe prépa

Entourez-vous bien : l’idéal (comme j’en ai eu la chance) est d’avoir des parents attentionnés qui comprennent ce que vous vivez, avec qui vous pouvez parler et qui essaient de vous calmer.

Mon beau-père était même rendu à me préparer un dessert au chocolat toutes les semaines!! Dans ces conditions, ça vaut vraiment le coup d’être la pauvre petite étudiante surmenée de la famille!!

Idem pour vos amis : certains ne comprendront jamais que vous avez trop de boulot ou que vous êtes trop fatiguée pour sortir jusqu’à des heures pas possibles. Ceux-là, réglez-leur leur compte vite fait : soit ils comprennent, soit ils font la sourde oreille.

Dans ce dernier cas, pas la peine de perdre votre temps pour eux. Au contraire, essayez d’en trouver un peu pour les plus compréhensifs.

prepas

  • Les prépas littéraires : les plus vicieuses.

En effet, il est parfois difficile de comprendre à quoi ça rime de trimer dur pendant 2 ans, d’enchaîner des disserts d’une vingtaine de pages, des traductions tordues et des commentaires interminables (sans oublier les fameuses ‘colles’, ces oraux où, sur n’importe quoi, on est censées réagir comme des stars), pour finalement attérir à la fac.

Car, c’est vrai, combien d’entre nous entrent réellement à Normale Sup’? Les scientifiques et les économistes ont, eux, au moins, la possibilité d’intégrer un grand nombre d’écoles (plus ou moins réputées) sur toute la France : et pour ça, ça vaut vraiment le coup de se donner à fond.

Cependant, littéraires, pensez que l’arrivée à la fac en 3ème année de Licence se passe, en général, très très bien.

Pour terminer, je vais vous faire part de ma propre expérience : j’ai eu un bac ES (mention bien) et je suis entrée en prépa littéraire.

J’étais auparavant une bonne élève sans être excellente, loin de là. Le début de mes deux années a été extrêmement difficile (j’insiste sur le « extrêmement »). Pour faire simple, j’étais la dernière ou avant-dernière de ma classe.

Mais je ne me suis jamais découragée malgré des tôles à répétition (sans parfois trop savoir pourquoi, d’ailleurs). C’est cette persévérance qui m’a permis de passer en khâgne et d’en sortir 6ème de ma promo.

Pas mal pour la petite nullité que j’étais… Sachez que j’ai eu mes masters mention très bien et que j’ai décroché un concours de catégorie A du premier coup.

Sincèrement, ça vaut le coup de s’accrocher en classe prépa. Vous ne le regretterez jamais!

A noter : il existe un petit guide l’Etudiant, « Bien choisir sa classe préparatoire ». A utiliser l’année du bac avant de se lancer !