Dans la rubrique sorties ciné aujourd’hui, j’aimerais vous parler du premier film du styliste Tom Ford, A single man. Ce film dresse le portrait de George Falconer (Colin Firth), un professeur d’université anéanti par la mort de son compagnon dans un accident de voiture avec qui il était depuis 16 ans.

Huit mois après l’accident, l’existence devenant trop insupportable, George décide de mettre fin à ses jours. Cela était sans compter sur le soutien de son amie Charley (Julianne Moore), et la rencontre d’un énigmatique élève intrigué par son professeur…

A-Single-Man-affiche

Quand j’ai appris que Tom Ford allait passer derrière la caméra, je me suis d’abord demandé qu’est-ce qui pouvait bien pousser un styliste de talent, alors directeur artistique chez Estée Lauder, à adapter un roman (celui de Christopher Isherwood en l’occurrence) au cinéma.

Mais il ne s’agit pas d’une simple lubie, comme les mannequins/actrices sortant un album. En effet, Tom Ford, avant de se lancer dans la mode, souhaitait devenir comédien. Il deviendra finalement réalisateur, avec un premier film réussi sur tous les plans.

Car A single man n’est pas seulement « bien ». Ce n’est pas non plus un chef d’œuvre, dans le sens grandiose du terme, c’est tout simplement un film sensible, universel,  qui parvient à faire naître chez le spectateur une émotion vraie, sans fioritures, grâce à la puissance esthétique des décors, de la musique, et bien sûr du jeu des acteurs.

J’en suis ressortie touchée et admirative de la réflexion du réalisateur sur le deuil, mais aussi la frontière entre l’être et le paraître. C’est pour moi un film dans lequel chacun peut se reconnaître.

A single man film

Pour les décors, on remarque à la fois la simplicité épurée des intérieurs, et les décors extérieurs fortement connotés années 60. Chaque objet invite à la contemplation, comme sur les photos de papier glacé des journaux de mode, tout étant réglé au millimètre près, un perfectionnisme qui ne rend que plus expressive l’austérité de l’existence de George, tout comme l’enfermement dans le tabou de l’homosexualité des années 60.

A noter, la musique hypnotisante d’Abel Korzeniowski qui rythme les dernières heures de George et les bruits du quotidien (pluie qui tombe, sonneries de téléphone…), angoissants rappels à la réalité qui s’estompent peu à peu pour laisser place à l’euphorie, bercée par le gin et le confort des maisons cossues de Los Angeles.

A single man film cinéma

Mais impossible de parler d’A single man sans évoquer la puissance de jeu de l’acteur principal, fantasme de bon nombre de filles depuis la mythique scène de la chemise mouillée dans Le Journal de Bridget Jones, j’ai nommé Colin Firth.

Colin Firth, on l’aime bien entendu pour son charme british so chic, mais le rôle de George Falconer nous permet de l’admirer en homme torturé, tentant tant bien que mal d’être celui qu’il a décidé de paraître chaque jour, rôle largement récompensé au festival de Venise. Julianne Moore est elle aussi parfaite, magnifique amoureuse de George, en vain.

Enfin, avec un réalisateur styliste, je ne peux m’empêcher de vous parler de la mine d’idées mode et déco que représente ce film ; on aime particulièrement les lunettes de Colin Firth, les costumes aux coupes parfaites, la robe longue 60’s de Charley avec son chignon choucroute et ses yeux ourlés d’eye liner…

En bref, courrez dans la salle de cinéma la plus proche de chez vous pour admirer ce bijou esthétique, qui ravira les modeuses comme les cinéphiles !

Bande annonce du film :